Le curage des étangs : utilité et techniques

Le curage des étangs consiste à extraire et exporter des sédiments accumulés dans l’eau afin de limiter les engorgements, les détournements de flux et de préserver l’équilibre naturel.

Le curage des étangs : utilité, objectifs et bonnes pratiques

Le but du curage de mares, de fossés, de cours d’eau ou d’étangs est de contrôler les dépôts de matières, de limiter les engorgements et les risques d’envasement et d’éviter les détournements de flux. Dans certains cas, l’opération sert à la création d’étang artificiel, elle peut s’accompagner d’une opération de vidage d’étang si le niveau l’exige, de travaux de terrassement, de vidange ou de mise en conformité des zones humides ayant subi un envasement. L’opération consiste à extraire et à exporter des matières accumulées dans l’eau.

Cette technique d’entretien se doit d’être réalisée par des professionnels ou des entreprises spécialisées et dans un contexte adapté et raisonné, car un curage mal effectué peut au contraire bouleverser complètement un écosystème et conduire à sa destruction. Pour cela, l’opération doit se pratiquer dans le respect d’orientations précises.

  • Il ne peut être pratiqué qu’en cas d’engorgement excessif de l’étang induisant des écoulements ou une instabilité des berges.
  • Il doit être limité à des périmètres réduits et ne pas être pratiqué sur de larges surfaces.
  • L’opération doit être étudiée en amont afin de trouver une technique d’action appropriée.

Les matières doivent être analysées afin de ne pas libérer de pollution, de substances toxiques ou d’agents pathogènes lors du curage en milieu aquatique.

Découvrez notre prestation : arasement d’ouvrages

Les techniques de curage

Il existe trois techniques de curage : mécanique, hydraulique et pneumatique.

Le curage mécanique

Ce type d’opération consiste à opérer au moyen de godets depuis les berges – pour les pelles mécaniques – ou depuis la surface. Il permet l’extraction de matières graveleuses et non contaminées ; toutefois, il est déconseillé pour les sédiments fins afin d’éviter leur dispersion et les risques de pollution.

Cette technique s’effectue au moyen de plusieurs types d’engins :

  • La pelle hydraulique : elle permet le curage des étangs d’une largeur inférieure à 15 mètres. Très maniable, elle navigue facilement entre les obstacles et la végétation.
  • La pelle araignée : elle peut être utilisée depuis la berge ou dans l’eau. Néanmoins, elle ne peut pas être employée dans les zones marécageuses ou envasées.
  • La pelle à godet sur ponton : montée sur barge, elle est puissante et peut travailler à une distance et à une profondeur de 20 mètres.
  • L’amphidredge : amphibie, cet engin permet de travailler en zone marécageuse grâce à ses pattes mobiles flottantes.

La dragline : elle permet de curer des étangs d’une largeur inférieure à 150 mètres. Difficile à manœuvrer, elle exige que la berge soit dégagée et le sol stable.

Le curage hydraulique

Cette technique a pour grand avantage d’entraîner une remise en suspension des matières très faible. Toutefois, il engendre un important volume d’eau par rapport aux sédiments extraits, raison pour laquelle il convient de prévoir des bassins de décantation et un système de rejet des eaux.

Cette opération s’effectue au moyen de plusieurs types d’engins et matériels :

  • La drague à désagrégateur à pression d’eau ou rotatif : elle extrait les matières par rotation ou par jet d’eau sous pression. Les éléments placés en suspension sont aspirés par une pompe. Montée sur barge ou châssis, elle permet de ne pas user les berges et suscite peu de suspension.
  • La drague à désagrégateur horizontal : ce modèle d’engin fonctionne en coupant les matières, en les piégeant et en les aspirant au moyen d’un drainage. Il est idéal dans les étangs à fond plat.
  • La drague à désagrégateur rotatif et horizontal : le désagrégateur horizontal soulève et égoutte les éléments avant leur aspiration. Le désagrégateur rotatif retire les matières lourdes et la végétation.
  • La pompe immergée : elle cure les matériaux tels que le sable et le gravier en les aspirant jusqu’à 20 mètres de profondeur. Une zone de décantation est nécessaire.

La pompe flottante : le pompage s’effectue avec une tête racleuse d’aspiration. Les matières aspirées sont refoulées à une distance maximale de 12 mètres.

Le curage doux

Ce type d’opération est conçu pour respecter la fragilité du milieu. Rarement utilisée, cette technique se réalise depuis la berge et consiste à retirer la vase présente sur le fond de l’étang au moyen d’une baguernette, une sorte d’épuisette.

Le devenir des matières curées

Après leur extraction par pelle mécanique ou mini-pelle, les matières subissent un premier traitement. Cette opération permet de séparer les sédiments des détritus curés au moyen d’un dégrillage, d’un tamisage et/ou d’un ressuyage.

Ils sont alors étudiés, en termes d’impact et de résidus générés. Enfin, ils sont transportés par barge, pipeline, drague, train, camion ou convoyeur.

Par la suite, ils sont utilisés de différentes manières.

  • Le régalage sur berge : les matières sont déposées sous forme de bande de 10 à 30 cm d’épaisseur pour 5 à 10 mètres de large sur la berge.
  • L’épandage : ils sont épandus sur des parcelles agricoles pour les cultures.
  • La mise en dépôt : ils sont déposés dans un bassin creusé non étanche situé en zone non inondable, facile d’accès et de réutilisation.
  • La mise en dépôt confiné : ils sont stockés sur un site imperméable équipé d’un système de dragage.
  • La mise en dépôt sous eau : ils sont rejetés en milieu aquatique de grande profondeur.

Le réemploi des sédiments : ils peuvent également servir au remblai de sites pour les entreprises de travaux, à des réaménagements paysagers ou travaux publics, à la production de matériaux, à du terrassement, à la stabilisation ou à la fertilisation des sols.

Les traitements

Les sédiments subissent plusieurs types de traitements :

  • le pré-traitement, qui consiste à réduire le volume de sédiments pour en améliorer la qualité ;
  • le traitement par lavage, pour les sédiments à granulométrie suffisante, tels que le sable ;
  • le traitement chimique, pour extraire les métaux et détruire les micropolluants organiques ;
  • les techniques végétales consistent quant à elles à se servir de plantes pour décontaminer un site ;
  • le traitement biologique se sert de micro-organismes pour dégrader des polluants ;
  • le traitement physique concentre les polluants pour mieux les éliminer ;
  • l’inertage vise à introduire des liants chimiques pour limiter la migration des sédiments pollués ;

l’incinération consiste à analyser les sédiments et à incinérer ceux qui peuvent l’être sans danger.