GLOSSAIRE

Les chantiers de génie écologique dont Jura Natura Services s’est fait une spécialité possèdent leur propre langage, qui emprunte ses termes à la biologie, au génie civil, à la science des paysages…

Retrouvez ici quelques-uns des mots que nous utilisons au quotidien et entrez dans cet univers fait d’un savant mélange de science, de réalisations concrètes et de compréhension des enjeux environnementaux.

  • Terme spécifique

    Définition

  • Arasement d’ouvrages

    Il s’agit de démanteler et détruire les obstacles à la continuité écologique et sédimentaire d’un cours d’eau. Par exemple les seuils, barrages, édifiés sur les cours d’eau.

  • Bassin versant

    C’est une zone géographique qui draine l’ensemble de ses eaux (ruisseaux, rivières) vers un même point de sortie, lac ou mer. Il est limité par des frontières naturelles, lignes de crêtes ou lignes de partage des eaux. On peut parler de bassin versant à différentes échelles, le bassin versant d’un ruisseau (de sa source à sa première confluence avec une rivière), d’une rivière (le Doubs par exemple, en prenant en compte l’ensemble de ses affluents) ou d’un fleuve (le Rhône, le Rhin, etc…).

  • Batardeau

    Un batardeau est une sorte de barrage provisoire destiné à retenir l’eau d’une surface donnée. Il peut être utilisé pour assécher une zone en aval et permettre d’y effectuer des travaux.

  • Broyage de ligneux

    C’est une action réalisée dans le cadre de travaux de réouverture de milieux naturels : après l’abattage et l’élagage des arbres les ligneux sont broyés et mélangés avec le terrain pour fertiliser les sols. Les résidus de broyat peuvent aussi être évacués pour être valorisés autrement.

  • Continuité écologique

    On parle de continuité écologique pour un cours d’eau lorsque la libre circulation de l’eau, de la faune aquatique et des sédiments peut se faire sans rencontrer d’obstacles.

  • Cours d’eau méandriforme

    Se dit d’un cours d’eau dont la morphologie présente de nombreux méandres et donc une grande diversité. En opposition au cours d’eau rectifié.

  • Cours d’eau rectifié

    Se dit d’un cours d’eau droit, linéaire, ayant subi des modifications profondes de sa morphologie de la main de l’homme. Il présente de nombreuses anomalies de fonctionnement (érosion régressive, incision), une homogénéisation des ses faciès d’écoulement et donc une perte d’intérêt majeur pour la faune et la flore. En opposition au cours d’eau méandriforme.

  • Curage d’étang

    Le curage est l’action consistant à extraire les sédiments, boues et vases accumulées au fil des années au fond d’un étang. Il s’effectue au moyen de pelles mécaniques, et lorsque cela est possible les boues sont valorisées sur d’autres chantiers ou pour un usage agricole.

  • Diversification des écoulements

    Dans un chantier de reméandrement, la diversification des écoulements, créée grâce à des variations de largeur ou de profondeur du lit ainsi que par la recharge sédimentaire, permet d’obtenir plusieurs faciès d’écoulement et de diversifier ainsi les habitats pour la faune et la flore (certaines espèces préférant les courants, d’autres les fosses calmes ou les radiers, etc…).

  • Érosion régressive

    C’est un phénomène d’érosion qui se propage de l’aval vers l’amont d’un cours d’eau : dans le cas d’un déficit sédimentaire sur un tronçon aval, le cours d’eau, pour retrouver sa pente d’équilibre, va prélever en amont les sédiments nécessaires. Cette dynamique de rééquilibrage, souvent causée par la rectification du cours d’eau ou l’extraction trop importante de granulats dans son lit, se poursuit tant que le cours d’eau n’a pas retrouvé sa pente naturelle, et peut provoquer un phénomène d‘incision.

  • Étiage

    Débit minimal d’un cours d’eau, moment où il atteint son niveau le plus bas, de façon généralement assez exceptionnelle souvent liée à un déficit important de précipitations.

  • Eutrophisation

    C’est le processus d’accumulation de nutriments dans un milieu ou un habitat, traduisant un déséquilibre. Dans les milieux aquatiques l’augmentation de la teneur en azote et en phosphore entraîne une croissance anormale des algues, qui en se décomposant lorsqu’elles meurent provoquent l’appauvrissement puis l’asphyxie de l’écosystème tout entier.

  • Faciès d’écoulement

    On nomme faciès d’écoulement les différents types d’écoulements qui caractérisent un cours d’eau. On trouve les « rapides », les « plats », les « radiers », les « mouilles ». Une succession de faciès est appelée une séquence, c’est en quelque sorte le « visage » du cours d’eau, qui est représentatif de sa situation géographique (cours d’eau de plaine ou torrent de montagne, etc…).

  • Fascine

    C’est un fagot de branchages, saules ou épicéas, utilisé pour combler des fossés, réparer des chemins. Les fascines ont autrefois eu un usage militaire, elles servent aujourd’hui essentiellement à des tâches de génie écologique.

  • Filtre à paille

    Il s’agir d’un dispositif de filtration, ici mis en œuvre de manière provisoire, pour trier et retenir les matières en suspension et éviter qu’elles ne polluent le cours d’eau.

  • Génie écologique

    Il rassemble l’ensemble des corps de métiers relatifs aux actions d’aménagements et de restauration de l’environnement dans le but d’obtenir un bénéfice écologique.

  • Géotextiles

    Ce sont des tissus synthétiques destinés aux travaux de génie civil. Il en existe aussi de biodégradables utilisés pour la végétalisation de talus, constitués de toile en fibre de coco ou de toile de jute. Ils laissent passer l’eau mais protègent le sol de l’érosion et de l’assèchement.

  • Hélophytes

    Plantes semi-aquatiques de marais aux racines immergées mais dont la tige, les feuilles et les fleurs sont en partie ou totalement aériennes. Les plantes hélophytes sont fréquemment utilisées dans les chantiers de renaturation où elles sont replantées en fin de chantier pour favoriser le retour de la végétation et le maintien des berges.

  • Huile bio

    Huile hydraulique biodégradable utilisée dans les engins de chantiers comme les pelleteuses, dumper, etc… Elle est bien souvent exigée pour les chantiers qui se déroulent en milieux naturels.

  • Hydrobiologie

    C’est l’étude scientifique de l’ensemble des organismes aquatiques évoluant au cœur des systèmes lotiques (eaux vives) et lentiques (eaux calmes).

  • Hydromorphologie

    C’est l’étude scientifique des processus d’évolution des formes et de dynamique des cours d’eau : compréhension et analyse du lien entre l’eau et la forme des paysages.

  • Incision

    C’est le nom donné au phénomène de creusement du lit d’un cours d’eau, qui s’enfonce dans le sol par rapport à ses berges. Cela a pour conséquence d’empêcher les débordements en période de crue : l’eau ne vient plus recharger les nappes phréatiques et celles-ci ne peuvent donc plus acheminer d’eau dans les terrains alentours en période d’étiage. C’est l’une des principales causes d’appauvrissement des cours d’eau (perte d’habitat, homogénéisation des fonds, etc…). Ce phénomène peut être lié au curage du cours d’eau, ou à un phénomène d’érosion régressive.

  • Programme LIFE

    C’est l’acronyme de L’Instrument Financier pour l’Environnement, c’est-à-dire un programme européen permettant à une structure ou un groupe de structures (PNR, Réserves naturelles, syndicats mixtes, etc…) de bénéficier de financements pour des projets environnementaux. La durée d’un programme LIFE est en principe de 5 ans mais peut être rallongée, et chaque programme répond à une thématique définie : « Ruisseaux de tête de bassin et faune patrimoniale associée », « Continuité écologique », « Tourbières du Jura », etc…

  • Ligneux

    Une plante ligneuse est une plante dont le bois est le principal matériau de structure, à savoir un arbre, arbuste, arbrisseau…

  • Lit d’étiage

    C’est la partie du lit mineur du cours d’eau, généralement de faible gabarit, restant toute l’année en eaux, qui s’y concentrent en période de sécheresse.

  • Lit mineur

    Appelé aussi « lit ordinaire », il désigne l’espace dans lequel s’effectue l’écoulement de l’eau tout au long de l’année dans des circonstances normales. Il est délimité par des berges assez marquées et souvent végétalisées.

  • Lit majeur

    C’est ce qu’on appelle également « lit d’inondation » ou « plaine d’inondation » c’est-à-dire la partie du cours d’eau qui n’est inondée qu’en cas de crue du cours d’eau. Il inclut naturellement le lit mineur, et on estime sa surface (souvent assez importante) en considérant les limites de la plus grande inondation historiquement constatée.

  • Moine de vidange

    Ouvrage de vidange d’étang, souvent réalisé en béton, permettant de contrôler le niveau de celui-ci par un système de planches. Il permet dans le cas d’étangs en barrages sur des cours d’eau de relâcher en aval des eaux de fond plus fraîches, ce qui a moins d’impact sur la thermie des cours d’eau. Il permet également une vidange progressive afin d’éviter un afflux trop brutal d’eau en aval de l’ouvrage.

  • Moisage

    Ou moisement, mode de rassemblement de poutres de bois ou de béton, grâce à des entailles pratiquées dans les madriers/poutres.

  • Palissade en madriers

    Dans une tourbière, une palissade en madrier est un ouvrage constitué de résineux rainurés enfilés dans la tourbe les uns à côté des autres, et moisés entre eux afin d’obtenir une palissade étanche. Le but est de neutraliser un drain ou une fosse d’extraction de tourbe de la même manière qu’avec des palplanches.

  • Palplanche

    Une palplanche est à l’origine un dispositif servant à consolider les galeries de mines. Il s’agit de pieux ou de planches s’enclenchant aux pieux/planches voisin(e)s par l’intermédiaire de nervures latérales. Les palplanches métalliques sont utilisées aujourd’hui principalement dans des chantiers de restauration du fonctionnement hydraulique de tourbières, afin de neutraliser l’effet drainant de fossés ou de fosses d’exploitation et faire ainsi remonter le niveau d’eau dans la tourbière. Elles sont préférées aux palissades en madriers dans le cas où les hauteurs et l’encombrement du sous-sol sont trop importants pour enfoncer des madriers sans les briser.

  • Panneaux de tripli

    Panneaux de bois utilisés pour neutraliser des drains de faible largeur et profondeur. Ils sont enfoncés au ras du sol, perpendiculairement au drain.

  • Pelle araignée

    Une pelle araignée est un engin polyvalent monté sur quatre bras indépendants, dont deux télescopiques, et équipé de patins d’ancrage. Ces particularités lui permettent d’évoluer et de travailler dans des secteurs de forte pente où des engins à chenilles ne pourraient intervenir.

  • Pelle marais

    C’est une pelleteuse qui a été spécifiquement conçue pour les interventions en milieux très humides : munie de chenilles larges et si possible en élastomère, qui grâce à sa souplesse a l’avantage de préserver les sols lors des manœuvres. Par conséquent la pression qu’elle exerce n’excède pas 180 g/cm², et les chenilles arrachent moins la végétation que celles d’une pelleteuse classique.

  • Pelouse sèche

    Une pelouse sèche est un écosystème qui se développe uniquement sur des sols calcaires, on l’appelle aussi pelouse calcicole. Elle est constituée majoritairement de plantes herbacées rases et de quelques ligneux. Ce sont des milieux qui abritent une grande biodiversité floristique et faunistique (lépidoptères, orthoptères, plantes grasses…). Aujourd’hui ces milieux ne sont plus pâturés, et ont tendance à se refermer par la colonisation des ligneux : des opérations de réouverture sont donc mises en place pour limiter l’expansion des ligneux (broyage, abattage, pâturage d’espèces rustiques, etc…).

  • Platelage

    C’est un cheminement piétonnier réalisé la plupart du temps en bois, permettant d’accéder à des zones où le sol est peu portant (marais, tourbières) sans détériorer les milieux fragiles.

  • Portance

    La portance est caractérisée par l’impact au sol d’une masse en fonction de sa surface de contact. Elle s’exprime en général en grammes par centimètres carrés. Une portance élevée signifie que l’on s’enfoncera moins, et inversement.

  • Rampe de fond

    C’est un aménagement en enrochement permettant de récupérer une marche et une déclivité importante en remontant les niveaux d’eau.

  • Recharge sédimentaire

    Il s’agit de l’action qui consiste à réinjecter des matériaux nobles (galets, graviers, sables…) au sein du lit d’un cours d’eau (souvent après des travaux de restauration) afin de recréer des habitats favorables à la faune et la flore aquatiques, diversifier le lit du cours d’eau et faire remonter le niveau de la lame d’eau. C’est une étape indispensable dans un chantier de restauration.

  • Reméandrement

    Le reméandrement d’un cours d’eau concerne les rivières et ruisseaux ayant été rectifiés auparavant, c’est-à-dire dont le cours a été modifié. Il consiste à recreuser le lit mineur originel du cours d’eau en retrouvant ses anciens méandres lorsque ceux-ci sont visibles, ou en recréant un lit en étudiant la topographie du terrain. Cette restauration du cours d’eau relance sa dynamique naturelle tout en étant à terme grandement bénéfique pour la faune et la flore qui lui sont rattachées.

  • Remous liquide

    Le remous liquide est la zone de retenue d’eau en amont d’un seuil ou d’un barrage. Il remonte plus ou moins loin en amont en fonction de la pente du cours d’eau et de la taille du barrage, et crée de nombreux dysfonctionnements : réchauffement des eaux, homogénéisation des fonds et des habitats en amont dans le remous. De plus il accumule en période d’étiage des polluants qui sont relâchés brusquement et en quantité importantes lors des périodes de crues ou des chasses de barrage. Il participe également au réchauffement de la température du cours d’eau en aval, entraine une augmentation du phénomène d’eutrophisation et donc un glissement typologique du peuplement du cours d’eau.

  • Renaturation

    Le mot renaturation désigne l’ensemble des processus par lesquels les espèces vivantes recolonisent un milieu ayant subi de fortes dégradations. Il désigne aussi les aménagements réalisés par l’homme dans le but d’un retour à l’état originel de ce milieu.

  • Restauration du fonctionnement hydraulique

    Il s’agit d’importantes interventions réalisées dans des tourbières/marais ayant subi des modifications par extraction de matériaux ou chantiers de drainage. Elles consistent en une neutralisation des réseaux de drains/fossés/fosses d’extraction qui assèchent et perturbent le fonctionnement naturel de ces milieux par des systèmes de palplanches métalliques, palissades en madriers ou panneaux de tripli.

  • Risberme

    Une risberme est une sorte de talus artificiel. Lors de chantiers de renaturation sur des cours d’eau, le terme définit un banc alluvial créé à l’aide de pieux et de planches, ou de fascines de saules, et rempli de terre ou de sable. Son rôle est de diversifier les faciès d’écoulement du cours d’eau en venant tantôt en resserrer le lit, tantôt l’élargir.

  • Surverse

    La surverse est un dispositif d’évacuation de l’eau par débordement : elle permet d’évacuer l’excès d’eau en cas de crue. C’est en général un point bas, équipé de grilles, dans la digue qui rend possible l’écoulement des eaux superficielles.

  • Talweg

    C’est le nom scientifique d’origine allemande donné à une ligne constituée des points les plus bas d’une vallée, c’est cette ligne qui collecte les eaux et qui constitue le lit des cours d’eau.

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