ARASEMENT D’OUVRAGES

RÉTABLIR LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE

La continuité écologique est un terme de plus en plus utilisé par les gestionnaires de l’environnement. Appliquée aux cours d’eau elle signifie la libre circulation des flux, des sédiments et des espèces. Cette libre circulation a été énormément mise à mal au cours des derniers siècles avec la création de nombreux barrages, seuils ou étangs sur les cours d’eau. L’arasement de ces ouvrages, au moyen de diverses techniques permet la restauration de cette continuité écologique.

Dérasement de l’ancien seuil du moulin d’Amage (70).

Pourquoi choisir d'araser un barrage ?

Les effets délétères du blocage d’un cours d’eau peuvent être résumés en trois principaux points. L’empêchement de la circulation sédimentaire qui cause des déficits en matériaux sur le tronçon aval de l’ouvrage, ce qui réduit l’habitat de la faune et de la flore environnants et cause de nombreux dysfonctionnement comme l’incision du cours d’eau. La création d’une zone lentique appelée « remous liquide » en amont. Ce remous crée une homogénéisation des vitesses d’écoulement et donc une perte de diversité d’habitats. Mais surtout, cette zone lentique exposée au soleil voit sa thermie augmentée fortement. Augmentation qui favorise son eutrophisation et le glissement typologique du cours d’eau (les espèces originelles disparaissent au profit d’espèces adaptées aux eaux chaudes par exemple). Enfin, un ouvrage infranchissable ne permet pas aux espèces migratrices d’accéder à leur zone de reproduction, divise les populations et réduit la diversité génétique. Le rétablissement de la continuité piscicole et sédimentaire passant par l’arasement de l’ouvrage.

Avant/après d’un arasement de seuil sur la Saine (39).

Les méthodes d'arasement

Les contextes étant innombrables, Jura Natura Services adapte ses méthodes d’intervention à chaque ouvrage de manière à répondre au mieux à la commande tout en réduisant son impact sur la zone d’intervention.

Pour les seuils ou barrages qui peuvent retenir un grand volume de boues, l’idéal est de pouvoir effectuer une vidange préalable plusieurs mois avant le démantèlement de l’ouvrage, mais cela n’est pas toujours possible. Ensuite, un curage des boues est bien souvent nécessaire afin de réduire le risque de colmatage du cours d’eau en aval. Des filtres à paille sont disposés en aval de l’ouvrage et entretenus chaque jour afin de retenir le maximum des éventuels départs de fines dans le cours d’eau. Le barrage peut ensuite être démoli progressivement tout en veillant aux éventuels départs de boues. Pour cette étape, une simple pelleteuse à chenilles peut être utilisée dans le cas d’ouvrages faciles d’accès. Dans des cas où l’accès est plus compliqué, secteurs urbains ou secteurs de gorges par exemple, l’entreprise mettra en œuvre une pelleteuse-araignée. Dans le cas de seuils bétonnés, l’entreprise aura recourt à l’usage de brise-roche hydraulique afin de travailler efficacement. Les matériaux bétonnés seront par la suite évacués du site et les pierres réinjectées dans le lit du cours d’eau.

Avant/après de l’arasement du barrage Faurecia sur le Gland (25).

Dans des cas spécifiques de milieux ou espèces extrêmement sensibles, une intervention avec des engins peut être à proscrire. L’entreprise pourra alors proposer une intervention de dérasement manuel.Lorsque des machines sont amenées à évoluer au sein du cours d’eau, Jura Natura Services met en place un système de batardeau et de conduite forcée afin de dévier le flux liquide. Ce moyen permet aux engins de travailler au sec en empêchant ainsi des départs de matière dans le cours d’eau.

Batardeau et conduite souple de 160m pour dérivation du flux d’eau pendant les travaux.